Reportage choc: les conditions de vie des Juifs d'Europe au temps d'Hitler*

Glossaire

Ce glossaire est tiré du document Brève histoire de l'Holocauste préparé par le Centre Commémoratif de l'Holocauste de Montréal.

 

Alliés : Les nations – le Canada, la Grande-Bretagne, la France, l’Union soviétique et les États-Unis – qui ont formé un front uni dans la guerre contre l’Allemagne et ses partenaires – l’Italie et le Japon (connu sous le nom de l’Axe). Pendant la guerre, la Bulgarie, la Hongrie, la Roumanie et la Slovaquie se sont jointes à l’Axe.

Anschluss (terme allemand signifiant « connexion ») : Le 13 mars 1938, l’Autriche est annexée à l’Allemagne.

Antisémitisme : Doctrine et attitude d’hostilité et de discrimination à l’égard des Juifs. Forme particulière de racisme.

Antisémitisme allemand : La « science raciale » du XIXe siècle a ajouté une fausse et dangereuse dimension « biologique » à la haine traditionnelle du Juif. Les Juifs étaient stigmatisés comme étant différents et de race inférieure qui ne peut jamais changer. Ils étaient faussement accusés de conspirations pour dominer le monde. À la fin du XIXe et au début du XXe siècle, des forces radicales de la droite politique, surtout en Allemagne, ciblaient les Juifs comme étant « l’ennemi racial » responsable de tous les problèmes du monde moderne. Les nazis ont alors utilisé cette nouvelle définition du Juif pour justifier la création d’une « nouvelle Allemagne » en déclenchant une guerre contre les Juifs, dont le point culminant serait la « solution finale* », une tentative d’anéantir tous les Juifs d’Europe.

Aryen : Les nazis ont pris ce terme, qui avait été utilisé pour décrire un ancien peuple, pour se définir eux-mêmes. Ils se proclamaient faussement d’être « la race aryenne », supérieure aux autres groupes raciaux. Pour les nazis, l’Aryen typique était grand, blond et avec les yeux bleus.

Auschwitz: Nom allemand de la ville d’Oświęcim [polonais], ville située dans le sud de la Pologne à environ 37 kilomètres de Cracovie. C’est aussi le nom du plus grand complexe concentrationnaire construit dans la région. Le complexe d’Auschwitz comprenait trois camps principaux : Auschwitz I, un camp de travail forcé construit en mai 1940; Auschwitz-Birkenau, un camp de la mort construit au début de l’année 1942 et Auschwitz-Monowitz, un camp de travail forcé construit en octobre 1942. C’est à Auschwitz I que fut testé en 1941 le gaz mortel Zyklon b comme méthode de massacre de masse. Le complexe d’Auschwitz fut libéré par l’armée soviétique en janvier 1945.

Autodafé des livres : Acte perpétré par les nazis, qui consiste à brûler sur la place publique des milliers de livres dont le contenu était jugé dissident ou simplement parce que l’auteur était Juif. Il y eut plusieurs autodafés en Allemagne pendant l’époque nazie à Berlin, Dresde, Munich et plusieurs autres villes.

Camp Familial: [en allemand : Familienlager] Section spéciale d’Auschwitz-Birkenau destinée à accueillir les Juifs déportés de Terezín en septembre 1943 et en décembre 1943. Les prisonniers étaient forcés d’écrire des cartes postales à leurs familles et à leurs amis restés à Terezín pour contrer les rumeurs d’extermination des Juifs par les nazis. De nombreux prisonniers du Camp Familial furent assassinés dans des chambres à gaz les 8 et 9 mars 1944. D’autres furent déportés vers des camps de travail forcé en juillet 1944. Le groupe restant fut assassiné les 10 et 12 juillet 1944 dans les chambres à gaz.

Camp de concentration : Camps de prisonniers bien gardés utilisés par les nazis pour emprisonner les personnes qu’ils considéraient comme des ennemis du peuple. Des milliers de camps ont été construits durant la guerre et remplis principalement de prisonniers juifs. Ces derniers étaient soumis à un travail forcé. Ils étaient épuisés et affamés.

Camp de la mort : Camps d’extermination instaurés par les nazis en Pologne et en Biélorussie occupée pour faciliter le massacre de Juifs, de Roms (Tsiganes) et d’autres victimes, qui ont été assassinés principalement avec l’usage de chambres à gaz. Les camps d’extermination étaient Auschwitz- Birkenau, Belzec, Chelmno, Majdanek, Sobibor et Treblinka.

Camp de personnes déplacées : Camps créés après la Deuxième Guerre mondiale pour ceux qui avaient été libérés, mais qui ne pouvaient plus retourner chez eux. Des milliers de Juifs sont restés dans ces camps pendant des années jusqu’à ce que des pays acceptent de les recevoir.

Culte du chef : Typique dans les régimes totalitaires, le culte de la personnalité ou culte du chef, est encouragé via les médias et la propagande*. Dans le régime nazi, Hitler est présenté comme s’il était plus grand que nature. La propagande* contribue à ce que la masse le voit comme un héros et ne discute pas de son autorité. La population allemande l’adule et accroche même son portrait dans son salon.

Déportation : Les nazis ont chassé les Juifs de leurs maisons et de leurs villes et villages. Ils les ont envoyés dans des ghettos* et dans des camps de concentrations ou d’extermination.

Einsatzgruppen (mot allemand, littéralement « escouades d’intervention ») : des unités mobiles de tuerie de la SS* nazie. Ils suivaient les lignes de front allemandes lorsque ces derniers sont entrés en Union soviétique en 1941. Les victimes étaient sommairement exécutées et enterrées dans des charniers.

Führer : signifie « chef » ou « dirigeant » en allemand. Nom donné à Adolf Hitler.

Génocide : Le génocide est défini par l’ONU dans la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide (1948) (du grec genos, « race », et du latin caedes, « tuer »). Ce mot a été utilisé pour la première fois en 1943 par l’avocat juif polonais Raphael Lemkin pour décrire une politique officielle de la part d’un gouvernement visant le massacre d’un peuple tout entier. Acte commis dans l’intention d’exterminer (en tout ou en partie) un groupe national, ethnique, racial ou religieux. Dans sa définition légale actuelle, il n’inclut pas les opposants politiques. Les membres du groupe visé sont tués ou persécutés systématiquement quels que soient les moyens mis en œuvre pour atteindre ce but : meurtre, « mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe », « transfert forcé d’enfants du groupe à un autre groupe », etc. Le crime de génocide est commis par les détenteurs du pouvoir de l’État, en leur nom ou avec leur consentement exprès ou tacite. Il s’agit d’un cas aggravé de crime contre l’humanité.

Gestapo (mot allemand) : Force de police secrète nazie, formée en 1933, et connue pour ses méthodes brutales.

Ghetto : Le terme a été utilisé pour la première fois à Venise, au XVIe siècle, lorsque les Juifs étaient forcés de vivre dans un quartier clos appelé Geto Nuovo (« nouvelle fonderie »). Pendant la Deuxième Guerre mondiale, les nazis ont forcé les Juifs dans des quartiers surpeuplés emmurés ou entourés d’une clôture. Il existait des centaines de tels ghettos, surtout en Europe de l’Est, d’où les Juifs ne pouvaient sortir qu’avec un laissez-passer des nazis.

Holocauste : Assassinat systématique de 6 millions de Juifs européens, organisé par l’État nazi et ses collaborateurs de 1933 à 1945. Le mot « holocauste », d’origine grecque, signifie «sacrifice» par le feu. Le mot hébraïque pour l’Holocauste est sho’ah, un terme biblique qui veut dire « catastrophe », « destruction ». Note : En plus de commettre l’Holocauste (le génocide* des Juifs), les nazis ont persécuté d’autres victimes : les Roms et Sintis (leur génocide est nommé Samudaripen), les handicapés (programme T4), les homosexuels, les peuples slaves, les opposants politiques, etc.

Insigne : En Allemagne et dans les pays occupés, les nazis obligeaient les Juifs à porter un insigne, afin de les distinguer au premier coup d’œil et de pouvoir les isoler plus facilement lorsqu’ils étaient parmi la population générale. Cet insigne avait plusieurs formes : souvent une étoile de David jaune avec le mot « Juif » (dans la langue locale) inscrit en son centre ou encore un brassard blanc marqué d’une étoile de David. Le port de l’insigne avait été repris d’une pratique médiévale.

Justes ou sauveteurs : Nom donné aux individus qui, bien souvent au risque de leur propre vie, ont agi pour sauver la vie de Juifs. Ils les ont cachés, leur ont donné des papiers d’identité, les ont aidés à fuir, etc.

Kapo: Prisonnier de camp de concentration nommé par les SS pour surveiller le travail forcé effectué par d’autres prisonniers.

Lois de Nuremberg : Série de mesures légales prises à partir de 1935 par le gouvernement nazi pour définir ce qu’est un « Juif » et visant à discriminer et restreindre les libertés des Juifs. Les Juifs sont peu à peu exclus de la nation allemande. Prénom obligatoire dans les papiers d’identité (1938) « Sarah » pour les femmes, « Israël » pour les hommes, port de l’étoile jaune (1941).

Marches de la mort : Au moment où les Alliés* libéraient les pays occupés, les nazis vidaient les camps et forçaient les prisonniers à marcher sur de longues distances dans des conditions hivernales extrêmes. Les prisonniers étaient surveillés et brutalisés. Plusieurs y ont laissé leur vie, à quelques jours de la libération.

Mengele, Josef: (1911–1979) Nommé médecin de garnison SS à Auschwitz en 1943, responsable de la sélection des prisonniers qui étaient valides pour le travail forcé et de ceux qui seraient immédiatement tués dans les chambres à gaz. Il dirigea des expériences sadiques sur des prisonniers juifs et tziganes.

Nazisme (National socialisme) : Mouvement politique allemand d’Adolf Hitler. En 1933, le parti nazi a pris le contrôle politique de l’Allemagne lors d’une élection démocratique. Le parti nazi était violemment antisémite et croyait à la suprématie de la «race aryenne*». L’idéologie nazie inclut des motifs de discrimination comme l’origine, l’ethnie, la couleur de la peau, le sexe, le handicap, la religion, la langue, l’orientation sexuelle ou la convention politique. Elle est marquée par un fort autoritarisme et « le culte du chef* » (Führerkult). L’objectif des nazis était la purification de la race et l’extension de « l’espace vital » pour la race germanique en exterminant les Juifs de l’Europe et en envahissant les pays autour.

Nuit de cristal (dans les pays francophones, traduction de Kristallnacht) : Nom donné aux violentes attaques perpétrées contre les commerces, lieux de cultes et maisons des Juifs dans toute l’Allemagne et dans les pays annexés (Autriche et Sudètes) les 9 et 10 novembre 1938. Ces violences ont été mises en œuvre par des dirigeants nazis. Le bruit des vitres cassées explique le nom qu’on a donné à l’événement.

Partisans : Les forces irrégulières opérant dans les territoires occupés par l’ennemi, usant le plus souvent des tactiques de guérilla. Pendant la Deuxième Guerre mondiale, les partisans ont harcelé et tué des nazis et ont saboté les efforts de guerre des nazis. Quelques groupes de partisans étaient Juifs ou incluaient des membres juifs à cette résistance, d’autres groupes n’étaient formés que de gens locaux non Juifs.

Pogromes : Massacre ou persécution des Juifs, souvent officiellement organisés.

Procès de Nuremberg : En 1945 et 1946, le Tribunal militaire international à Nuremberg est mis sur pieds afin de juger de hauts responsables nazis. Les juges, provenant des puissances alliées, ont entendu 22 criminels accusés de crimes de guerre, de crimes contre l’humanité, de complot ou de crimes contre la paix.

Propagande : La propagande consiste à utiliser divers moyens de communication (médias, discours, publicité), afin de convaincre les gens d’adopter une idée, une doctrine, une idéologie. Les nazis ont utilisé tous les moyens de communication (radios, journaux, livres pour enfants, discours politiques, cinéma, etc.) à leur disposition, afin de propager leur idéologie, dont l’antisémitisme* et l’idée de la supériorité de la race aryenne*.

Shtetl : Nom donné à une ville ou un village habité par une communauté juive en Europe de l’Est. Shtetl est un mot yiddish*, la langue des Juifs d’Europe de l’Est, qui est dérivé de Stadt, mot allemand signifiant « ville ».

Solution finale : Le nom de code nazi désignant le plan d’assassinat de tous les Juifs d’Europe. Le plan a été coordonné par les nazis en janvier 1942 à la conférence de Wannsee à Berlin.

Sonderkommando: [mot allemand : unité spéciale] Prisonniers des camps de concentration chargés de retirer les cadavres des chambres à gaz, de les charger dans les crématoriums et d’en disperserles cendres.

SS (Schutzstaffel; mot allemand, littéralement : « escouade de protection ») : Des troupes sélectionnées parmi les forces nazies qui étaient entièrement vouées au racisme et loyaux au IIIe Reich. Impitoyables, ils étaient assignés aux tâches les plus brutales, incluant la mise en œuvre de la « solution finale* ».

Terezín: [en allemand : Theresienstadt] Ville fortifiée de la République tchèque, située à 60 kilomètres au nord de Prague, qui servit de ghetto entre 1941 et 1945. Du 24 novembre 1941 au 30 mars 1945, 73 468 Juifs du protectorat allemand (la Bohème et la Moravie) et du Reich grand-allemand (dont l’Autriche et une partie de la Pologne) furent déportés à Terezín, la majorité arrivant en 1942. Terezín servit aussi à enfermer les Juifs « en vue », parmi lesquels des vétérans de guerre décorés, des artistes, des musiciens, ainsi que des orphelins. Plus de 60 000 personnes en furent déportées vers Auschwitz ou d’autres camps d’extermination. Terezín était présenté comme un ghetto « modèle » à des fins de propagande. Il s’agissait de montrer aux délégués de la Croix-Rouge internationale (entre autres) le traitement « humain » réservé aux Juifs et ainsi contrer les informations parvenant aux Alliés à propos des atrocités nazies et du massacre de masse. Le ghetto fut libéré par l’Armée rouge soviétique le 8 mai 1945.

Yiddish : Une langue qui combine l’hébreu et l’allemand, qui est parlée par les Juifs originaires d’Europe centrale et d’Europe de l’Est.

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